Les jeunes, le climat, la COP 21 : un sondage instructif

 

Les 15-30 ans sont lucides. Mais pas encore assez :

 

Sondage Odoxa pour les PUF : 71 % des 15-30 ans jugent que la conférence climatique de Paris (fin 2015) n'atteindra pas ses objectifs. Par ailleurs, 53% jugent favorablement l'action des ONG et des associations dans la lutte contre le réchauffement, et 22 % seulement font confiance aux gouvernements  pour agir. On en déduit que le scepticisme des jeunes sur la COP 21 vient de la mauvaise volonté évidente des pouvoirs économiques et de leur annexe : les politiques ! Constat que fait d'ailleurs le pape François dans l'encyclique Laudato si et le discours de Santa Cruz... Quant au climato-négationnistes, ils ne sont que 5 % chez les jeunes malgré dix ans de désinformation (sur le web) par les relais français de la droite US.

Les 15-30 ans sont donc lucides. En tirent-ils toutes les conclusions ? Pas encore, en apparence. Seuls 39 % savent qu'il faut des dispositions économiques contraignantes (comme le demandait déjà le Saint-Siège lors de la conférence de Copenhague en 2009) pour amener les entreprises à baisser les émissions de gaz à effet de serre... Seuls 34 % savent qu'il faut « changer totalement notre mode de vie » et que ça s'appelle « décroissance » (cf aussi Laudato si)... Seuls 21 % savent qu'il faut tout « relocaliser » pour limiter les transports. Seuls 17 % savent que le changement de mode de vie postule une « économie du partage » sociale et solidaire.

D'où vient ce taux de conscience encore trop faible ? Divers éléments ont pu jouer. Par exemple la manière dont les questions ont été présentées, et/ou le contexte sociologique : scolaire, universitaire, professionnel, etc. On ne peut pas non plus exclure le poids de l'idéologie dominante, qui, sans nier le facteur anthropique*, installe l'idée que le remède au réchauffement réside dans « la technologie » : c'est-à-dire le marché.

Tirons-en une leçon : l'urgence de développer notre campagne d'explication en direction des moins de 30 ans. Il faut intervenir par les réseaux « sociaux » mais aussi par les relais concrets, sur le terrain scolaire  et universitaire. Ne laissons le monopole des débats ni aux porte-parole des solutions technoïdes, ni aux désinformateurs (actifs dans les milieux catholiques même si l'encyclique les met en position difficile)... Et renforçons la mobilisation de novembre pour assiéger pacifiquement la COP 21 !

 

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* Scientifiquement avéré, le facteur anthropique n'est plus nié que par des complotistes.